Sa maladie a une influence monstrueuse sur son caractère. Jimmy, et ce depuis sa plus tendre enfance, est très instable. Surtout au niveau des relations humaines ; il a un mal fou à se faire comprendre simplement parce que ses réactions ne sont pas celles attribuées par une éducation humaine. Déshumanisé, et pourtant humain. Il en a les caractéristiques : capable de penser, de raisonner, de songer, de voir les mêmes couleurs que ses congénères, de communiquer, de saisir des concepts... Et pourtant. Ses concepts à lui ne sont en aucun cas similaires aux vôtres. Il n'a aucune notion du bien et du mal, et quand il essaie de bien faire, c'est une catastrophe. Par exemple, Jimmy aime tout le monde. Très fort. Pourtant, il risquerait d'avoir un comportement tantôt violent, tantôt affectueux envers quelqu'un... Et il essaiera de le manger. Il aime la chaire humaine, vraiment. Il voudrait essayer de vous faire comprendre qu'il vous aime en vous dévorant- qu'en sais-je, les intestins, soyons fous. Aussi, il ne réagira jamais pareil à telle ou telle situation. Il se peut qu'il devienne un véritable monstre devant le danger, et réagir à l'exact opposé dans une situation similaire. Ses réponses à vos questions n'ont que très peu de sens, aussi. Il est capable de tenir une conversation, mais ses mots seront très bancals. Il faut s'armer de patience pour ne pas le perdre, ou saisir ce qu'il veut dire.

Il avait à peine 8 ans quand il a regardé ce vieux film avec le magnétoscope de ses riches parents. Il n'en reste que très peu dans le monde, apparemment. En tout cas, privé d'éducation 〝normale〞, il est tombé sur ce très vieux film : Cannibal Holocaust. La jaquette l'a attirée, c'était sanglant, c'était un film 〝pour les grands〞. Fasciné, et en compagnie de son petit frère d'à peine quatre années son cadet, il lui propose de jouer à un jeu. Plus sensible, moins réceptif, le petit garçon s'est mit à pleurer. Jimmy s'est alors empressé de chercher le balai dans la cuisine pour empaler son petit frère dessus, comme dans le film. Il a ensuite mordu sa chaire, essayé de l'arracher avec ses petites dents de lait pas encore toutes tombées. Et quand ses parents sont finalement rentrés, Jimmy les a accueillit couvert de sang en clamant 〝J'ai mangé Julian !〞

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jimmy est très fort en peinture. Il se camoufle à partir d'éléments naturels sans problèmes. De ce fait, sa peau est presque toujours sale à cause de nombreuses couches d'on-ne-sait-quoi qu'il met dessus. Pourtant originellement pourvu d'une peau très claire et moucheté de légères tâches de rousseurs, ça en fait un garçon pas vilain du tout. Ses cheveux sont sensés être roux, mais les scientifiques leur ont fait subir tant de misère qu'ils sont dépourvus de pigmentation aujourd'hui. Très longs, il les entretiens étrangement, comme si c'était la dernière chose qui lui reste de véritablement humain. Aussi, son physique est très, très féminin. Il est fin, presque en sous poids, aux alentours d'1m65, son corps est assez fragile. Ce qui, en partie, contribue à sa capacité de se contorsionner comme il le souhaite. Fasciné par les crânes, il peut très souvent s'en parer, enfilant peut-être le crâne d'un cervidé, ou autres créatures, trouvé ou dévoré, ou simplement peint sur son visage avec des matières naturelles. Il est assez peu souvent habillé, ne saisissant pas vraiment ce qu'est la pudeur. Même s'il a des vêtements qu'il enfile lorsqu'il fait trop froid, mais sinon il faut lui dire de les mettre. Autrement, il risque de se trimbaler à poils sans problèmes, et ce pendant des jours.

Jimmy est aussi complexe que simple à saisir. Je l'ai déjà cité plus haut, il s'agit ici d'un humain déshumanisé. Dépourvu de notion du bien et du mal, de l'appartenance, de la sphère privée, il n'a jamais réussi à saisir tout ça. Le viol, le meurtre, le cannibalisme, tout ça lui paraît anodin. Les animaux le font, pourquoi pas les Hommes ? Ça ne l'empêche pas d'être un grand enfant, de tout voir avec des yeux d'enfants. Il est curieux, touche à tout, fasciné par la moindre chose, naïf, plein d'espoir, aimant. Il est tout aussi docile qu'un enfant, d'ailleurs. Son innocence ne semble pas pouvoir lui être arrachée tant elle est innée chez lui. Cependant, il n'a aucune conscience de ses actes, de ses mots. Il dit les choses telles qu'elles sont, ne se rend compte de rien, ni du mal ou du bien qu'il peut faire. Il marche comme les chiens, avec un système de récompense, de félicitations. Malgré tout, il saisit certains concepts humains, comme le sourire. Il reconnaît un sourire et sait s'enjouer d'en voir un. Il reconnaît les signes d'agressivité, ou même de crainte, même s'il ne sait jamais comment réagir à ceux-ci. Aussi, Jimmy cherche la protection, généralement. Il comprend ce qu'est le marchandage de base et sait faire des échanges. Ses aptitudes lui permettant d'attraper certaines choses un peu trop hautes pour le commun des mortels, ou encore la sensibilité de son odorat. Oui, forcément, certains de ses sens sont plus développés que d'autres. En l’occurrence, la vue et l'odorat sont les seuls qui n'ont pas été amochés par les scientifiques.